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Les Caprices (trois estampes) – Jacques Callot, Nancy 1621

Comprenant cinquante pièces, la suite des Caprices est l’une des œuvres les plus célèbres de Jacques Callot. Gravée à Florence vers 1617 alors qu’il était pensionnaire de Cosmes II de Médicis, il n’emporta toutefois pas les cuivres lors de son retour en Lorraine en 1621. Ce faisant, il dut regraver la série à l’identique à Nancy. Les trois estampes que nous présentons ont ainsi été tirées sur cette deuxième matrice, en son premier état.

Notre pérégrination florentine débute par une visite de La Place du Dôme à Florence (L. 259, 473), au-devant de laquelle un gentilhomme observe la cathédrale et le campanile situés à sa droite alors qu’une foule galante s’affaire devant lui. Nous poursuivons notre chemin vers le Ponte Vecchio à Florence (L. 220, 434) sous lequel des hommes nus se baignent et dont la perspective mène au Ponte alle Grazie. Cette promenade s’achève par une partie de Jeu de paume sur la place Santa Croce (L. 263, 477) dont les joueurs sont encouragés par un soldat jouant du tambour. Le grand éclectisme de ce panorama, tant dans la manière que dans les sujets représentés, nous immerge dans la Florence des années 1610.

D’une exubérance baroque charmante, ces gravures comportent des sujets qui deviendront par la suite récurrents dans le répertoire visuel de Callot. D’un côté, les costumes inspirés de la Commedia dell'arte et la gestuelle maniériste des figures renvoient immanquablement à sa série des Balli di Sfessania (c. 1620-22). D’autre part, la composition générale annonce la célèbre Foire de l’Impruneta (c. 1620). Néanmoins, son véritable tour de force consiste à faire évoluer un monde de petites figures dans un espace restreint. Callot y parvient en combinant plusieurs innovations qu’il avait précédemment mises au point. L’utilisation du vernis dur des ébénistes permettant des morsures successives dans l’acide, la réalisation de tailles simples au lieu des tailles croisées et enfin l’emploi de l’échoppe couchée à la place de la pointe pour réaliser des pleins et des déliés permettent au graveur d’écrire sur le cuivre comme le dessinateur le ferait sur du papier. Désormais, l’aquafortiste rivalise avec le buriniste en opposant à ce dernier un surcroît de spontanéité dans le trait.

Nos trois gravures sont présentées sous marie-louise blanche et sous verre anti-reflet dans un cadre à décor Berain de style.

Dimensions totales du montage : 43 x 26 cm

Biographie :

Né dans une famille d’orfèvres lorrains, Jacques Callot (Nancy, mars 1592 – Id, 25 mars 1635) commence son apprentissage dans ce milieu d’artisans avant de découvrir l’art de la gravure sur cuivre à Rome, en 1610. Arrivé à Florence en 1612, il met au point des techniques nouvelles qui marqueront durablement l’histoire de la gravure. De retour à Nancy après la mort de Cosme II de Médicis, il devient graveur à la cour des ducs de Lorraine. La Guerre de Trente ans, qui ravage alors l’Europe, lui inspire ses séries sur Les misères de la guerre qui le rendent célèbre auprès des plus grands princes. C’est ainsi que l’infante Isabelle d’Autriche et Louis XIII lui adressent d’importantes commandes afin d’immortaliser leurs victoires militaires. A son décès, il laisse derrière lui un immense corpus de près de 1.400 compositions qui feront de lui un des artistes les plus copiés et diffusés de son temps.

Bibliographie :

  • BERSIER, Jean-E., , 4e éd, Paris, Berger-Levrault, 1984.

  • Jacques Callot 1592-1635, Paulette Choné (dir.), (cat. exp. Nancy, Musée historique lorrain, 13 juin - 14 septembre 1992), Paris, Réunion des musées nationaux, 1992.

  • LIEURE, Jules, deux tomes, San Francisco, Alan Wofsy fine arts, 1989, 1ère éd. 1929.

  • SADOUL, Georges, , Paris, Gallimard, 1969.

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