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Vue fantaisiste de la Piazza del Popolo l’hiver – Ecole Flamande du XVIIe siècle

Ecole Flamande, XVIIe siècle. Huile sur papier marouflé sur panneau.

Depuis les hauteurs d’une colline enneigée - qui n’est autre que la colline du Pincio à Rome - sur laquelle des paysans sont occupés à leur labeur, nous apercevons la célébrissime Piazza del Popolo sur laquelle une foule d’individus s’agite. Cette place centrale est ici le théâtre d’une fête hivernale : le carnaval. Chacun s’amuse à sa façon : dans les rues, quelques-uns se promènent en traineau tandis que d’autres font la course à cheval. Au centre de la place, des personnages se sont regroupés autour de l’obélisque Flaminio pour danser, faire des farces et jouer au lancer d’anneaux. Prenant part à ces festivités, des enfants jouent de la musique pendant que deux de leurs camarades font leurs besoins derrière eux. L’artiste livre ainsi une vision duale de l’hiver : aux divertissements urbains se déroulant au centre répondent les deux paysages situés au premier et à l’arrière-plan. Une lumière rasante irradie la scène de reflets jaunes et rosés jusqu’aux lointaines collines, créant par la même occasion de francs jeux d’ombres portées et de contre-jours sur les éléments architecturaux de la ville.

S’inscrivant dans la tradition flamande, notre peintre confère du réalisme à son œuvre en composant à partir d’un point de vue abaissé à hauteur d’homme. Ne cherchant pas à embrasser l’entièreté du monde, il nous donne à voir un fragment de vie situé à mi-chemin entre la scène de genre et le paysage. L’artiste livre ici une interprétation personnelle d’une œuvre de Paul Bril représentant les mois de janvier et février au sein d’une série calendaire traduite en gravure par Aegidius Sadeler II en 1615. Alors que le long voyage en Italie de Paul Bril l’a amené à peindre des personnages plutôt solennels, notre artiste préfère les figures populaires et les situations cocasses caractéristiques de la peinture de genre flamande depuis Pieter Brueghel l’Ancien.

 

Nous avons choisi de vous présenter cette peinture dans un cadre à profil renversé en bois noirci.

Dimensions : 38 x 56 – 52 x 70,5 cm avec le cadre

 

Biographie : Suivant un début d’apprentissage à Anvers auprès de Damiaan Wortelmans, Paul Bril (Anvers, c. 1554 – Rome, 7 oct. 1626) s’en va rejoindre son frère Mathijjs à Rome en 1574, afin de l’assister dans ses commandes pontificales. Ses premières œuvres autographes remontent à la fin des années 1580 ; il s’agit pour la plupart de fresques monumentales à destination du Vatican. Peintre de paysage formé dans la tradition anversoise, sa manière gagne en autonomie à la fin du XVIe siècle au contact de l’Italie et de ses artistes. Abandonnant les effets dramatiques de l’école de Frankenthal, il développe une peinture plus harmonieuse et calme où l’architecture classique et la ruine occupent une place importante. Renommé dans toute l’Italie, il fut élu membre principal de l’Académie de Saint-Luc de Rome en 1620 et ses œuvres étaient collectionnées par les plus éminents personnages de son temps.

Bibliographie :

  • GIBSON, Walter S., Mirror of the Earth : the World Landscape in Sixteenth-Century Flemish Painting, Princeton, Princeton University press.

  • THIERY, Yvonne, Les peintres flamands de paysage au XVIIe siècle : des précurseurs à Rubens, Bruxelles, Lefèbvre et Gillet, 1988.

  • VLIEGHE, Hans, Flemish Art and Architecture : 1585 – 1700, Yale University Press, 1998.

  • WOOD RUBY, Louisa, Paul Bril : The drawings, Belgique, Brepols, 1999.

12 000 €
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